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vendredi 25 mars 2011

HISTOIRE DE TAILLE !!



En parcourant récemment les pages du blog d’un champion de varappe
des Alpes-Maritimes passionné par l’histoire contemporaine de l’escalade,
et en rapport avec ses commentaires concernant les voies que j’ai équipé
en 95 à Gréolières, je me permet de rappeler quelques faits qui ont marqués
l’évolution de la pratique ces 2 dernières décennies. Avant de commencer,
je préfère rassurer mes lecteurs, les voies qualifiées de « massacre » le sont…
du point de vue d’un grimpeur des années 2010 en particulier.

Tout les ingrédients de la bouse sont réunis :
-prises taillées/collées.
-Itinéraires directs qui ne tiennent pas compte des possibilités naturelles.
-mouvements basiques.

Ce type de voie n’est pas un phénomène isolé à cette époque
et
il s’explique pour plusieurs raisons :
-L’explosion de l’entrainement sur pan pousse les grimpeurs à produire
des voies qui ressemblent au support artificiel, les premières compétitions
sont d’ailleurs organisées sur des falaises aux itinéraires « aménagés ».
-Les lignes de haut-niveau en devers ne sont pas encore réellement maitrisées,
« l’œil » des équipeurs ne détecte pas des lignes naturelles aujourd’hui évidentes,
en allant vers une logique plus facile de création d’itinéraires manufacturés
-Les ténors de l’activité proposent des lignes de ce type un peu partout en
Europe et les médiatisent fortement, elles deviennent par la force des choses des
références en difficultés et influencent fortement la génération qui suit.
-La filière énergétique recherchée est la résistance homogène…à tout prix.

Quelques exemples précoces (à des degrés divers de taille) :


Buoux
"Tabou zizi", La mythique mais néanmoins bousesque « la rose »,
"la diagonale du fou","total transfer"puis plus tard « Miss catastrophe » avec
ses monos naturels vaguement bouchés à cotés des « banana sika », spécialité
de notre JB national de l’époque .
Verdon "Echographie"
Cimai "Pantomine", sa voisine de gauche en 8a+ et surtout "Masse critique",
l’itinéraire forcé par excellence, entre "tréblinka" et et «en un combat» qui nous
réserve une fin mythique sur «banana sika» made-in JB.
Volx
"Gradiva" (5 métres pour 8 réglettes en SIKA..une base !!), crack botin, l’invitation,youpala..

Un peu plus tard, c’est le lâchage un peu partout en France :

Grotte de l’ours :
Quasi toutes les voies sont bricolées, "UFO 8C" avec patates montées sur
tiges filetées de Fred Rouhling, est la plus célèbre.
A noter le 1er 8b+ à vue mondial, par le très talentueux Elie Chevieux sur la
très retouchée « Massey fergusson »
Figueroles :
secteur entièrement manufacturé et tombé dans l’oubli.
Les goudes :

"les liaisons dangereuses", "le Denti"..entièrement sur prises taillées/rapportées
L’étoile noire :
Féfé
et ses créations surnaturelles au dessus d’une décharge à l’époque..
Le Saussois:
"
Festin de pierre" et quelques autres itinéraires oubliées… .voies entièrement
sikatées par JP Bouvier qui propose un des 1er 8c+ Français.
(A la même période, JB Tribout à Volx, a la lumineuse idée de connecter
« le plafond » et « terminator », grâce à quelques « banana sika » dont il à le
secret pour créer son 8c+ à lui.
Cette dernière voie deviendra une référence de difficulté en France avec un
support très important de la presse.
Les eaux claires:
Fief de Fred Rouhling et ses créations « nineties »,
"Hugh" et de "l’autre coté du ciel",voies dont les prises naturelles sont rares!
Le Var:
Les premières voies de la grotte du Blavet avec son énigmatique "paradox"
les voies de Marco à Chateauvert (qu'il a récemment reprises) et de Tacos,
le génial inventeur de "mekanik destruktiv" à deversé qui œuvre dans le mur
de "are you ready"avec un 8b "truellissime".
Orgon canal:
Et sa fameuse trilogie : "Macumba","La connexion", et surtout "Bronx",
un des touts premiers 8c+ Français…. même recette : 5 prises naturelles
au départ pour une voie de 35 mouvements!!c'est a voie de référence
ultra médiatique qui à fait rêver ma génération…..
j’en tremble encore d’émotion.
Le reste du secteur, composé de voies franchement plus anecdotiques est
de la même veine…

La liste n’est évidemment pas exhaustive, et chaque région
possède ses
petits chefs d’œuvres:

Grenoble : Toit de Comboire, Roger Cageot…dans une moindre mesure
Tina dalle et Pierrot beach
Pyrénées : Bois de Lourdes, St pet d’ardet
Maurienne : Grotte à Marius, la bibliothèque
Brianconnais :région pionnière dans la production massive de réglettes
sikatées (freissinière, les traverses et surtout la roche de rame)
Haute-savoie :
La Forclaz, Bornand, les Tines
Savoie : le fameux secteur de la Chambotte gauche, création de P.Mussato.
Corse : les devers de saint-florent et de Pietralba
Il paraitrait même que notre plus digne représentant de l’escalade « roots »,
alias Graou aurait sévi dans le Luberon avec "Mouchiki 8C", voie dont
l’originalité consiste à remonter des colonnettes percées par des mono-doigts…
inédit et jamais reproduit à ma connaissance !

Nos amis européens ne sont pas en reste :

Toit de Sarre, Andonno, Arco, Grotti , la discoteca, Tende en Italie
Cuenca, Pays basque (china wall en particulier), et de nombreux secteurs
et voies à Rodellar, Siurana en Espagne
Pays bien prolifique en lignes bricolées alors qu’il bénéficie de ressources
naturelles inépuisables.
Même le sacro-saint Frankenjura hérite de sa « SAE naturelle » avec le secteur
«grundfels» (j’ai un doute sur l’ortographe) et ses rails de bidoigts taillées
caractéristiques, bien que ce soit un cas isolé, il semblerait que la rigueur
germanique ait faillit !!

Aux US...encore en retard sur l'escalade libre, l'inspiration européenne ne tarde
pas à arriver :
Smith rock (scarface), un mur entier à Rifle, logan canyon, Mount Charleston,
ouvert par un des pionniers du libre américain Tony Yaniro,
suivi plus tardivement par Joe Brook, qui, influencé par ses voyages en France
densifie le site avec des lignes "faconnées" avant de se déchainer dans
un secteur entier à Végas : mount Potassi.

Tout cela pour dire qu’il est délicat aujourd’hui de porter un jugement sur ce
qui à été fait il y’a 15/20 ans sans tenir compte du contexte de l’époque.
Pour avoir connu dans le haut-niveau la plupart des protagonistes
(en plus d’avoir fréquenté un bon nombre de voies citées dans ce texte),
il est important de considérer que les acteurs de cette époque n’étaient pas
spécialement débiles, il faisait juste parti d’un mouvement généralisé et
d’un certain point de vue, expérimental.
Cette génération d'itinéraires "sur-naturel"a probablement permis de faire
exploser le niveau en falaise et d’ouvrir de nouvelles perspectives dans le
domaine de l'ouverture.

La plupart des meilleurs performances dans le sud de l’Europe
entre 87 et 97 ont étés faites par des grimpeurs de pointes sur
des voies franchement bricolées.

-Premier 8B+ féminin par Lynn Hill avec "masse critique"
-Premier 8C et 8C+ Féminin par Josune avec « Honky tonky » et «honky mix»,
Liv sansoz dans "hasta la vista"
-Premiers 8B et 8B+ à vue par Elie Chevieux avec « les liaisons» et «massey»
-Premiers 8C+ en France avec «festin de pierre»,"super Plafond» et «Bronx»
-Premiers 9A en France avec "Hugh" et «de l’autre coté du ciel»

On notera tout de même que L’Angleterre et L’Allemagne
gardèrent
une éthique rigoureuse en produisant des voies
naturelles
au top niveau de l’époque:

«Hubble» à raven tor 8c+(UK) et «action directe» en Allemagne 9A,
créations des talentueux Ben Moon et Wolfgang Gullich, suivis plus tard
par Alexander Huber, grimpeur dont l’éthique est irréprochable et qui
propose des lignes naturelles en 9a tandis qu’en France, nous en sommes
encore à l’ère de la maçonnerie.
Ben Moon et Alex Huber s’expriment très tôt dans la presse pour dénoncer
la taille en France, quelques grimpeurs hexagonaux également, mais plus
par souci de marketing semble t’il,puisque ceux-ci ont pour la plupart taillé,
se sont fait prendre en photos dans des voies bricolées,et n’hésitent pas
à grimper dans du larcinés à la mode en même temps qu’ils revendiquent
leurs convictions 100% bio.

La période du bricolage massif est aujourd’hui terminée
et c’est tant mieux !

Si pas mal de grimpeurs des années 90, et en particulier les grimpeurs
de haut-niveau de l’époque, ont tendance aujourd’hui à jouer les vierges
effarouchées à la vue d’un bidoigts taillé, j’ai tendance à penser qu’ils ont
la mémoire courte…..ou sont d’une mauvaise foi déconcertante.
Les autres reconnaitront les erreurs d’une époque révolue en appréciant
les voies naturelles ou presque (restons réaliste)des nouvelles générations
qui nous paraissaient autrefois inconcevables..et pas uniquement
pour leur difficultés.
Le prochain chapitre abordera le passionnant sujet de l’histoire locale!!

18 commentaires:

  1. ne me considérant pas comme un grimpeur haut niveau des années 90, je tiens quand meme a preciser , j'ai toujours milité pour le naturel.
    je suis content que les gens changent meme si on aurait pu éviter beaucoup de massacre en écoutant un peu les vieux cons de l'époque....

    l.contesso

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  2. Un petit recadrage socio-historique bienvenu ! ... cela me parait incongru qu'un grimpeur ( mais se sentira-t-il concerné ? ... ), qui plus est avec un certain niveau d'étude ... et donc la soi disante capacité à analyser les choses avec recul et argumentaire à l'appui (...) se permette ouvertement des commentaires aussi peu avisés et réfléchis ... comme quoi ! le plus fou reste que le débat sur les prise taillées me semble largement dépassé et futile ! ... Enfin qu'il est pénible d'entendre ce genre de grimpeur constamment dévalorisé les voies d'un site, voir d'une région ... dans lesquelles pourtant il continue à grimper ! avec plaisir ???. Jusque là dans le cadre de notre pratique, fort heureusement et même si les choses changent, rien n'obligeait personne à quoique ce soit !.Grimper par simple plaisir d'auto satisfaction qu'on peux en tirer,ou par soif de reconnaissance ... la question se pose !? ... heureusement les gens changent ... et les pratiques aussi !
    marc S

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  3. Merci de remettre les choses à leur place, faut calmer un peu les extrémistes!! perso je dois avouer que j'ai pris un immense plaisir à tenir le bac doublement contrevissé de la photo ci-dessus, et j'aurais été bien triste qu'il n'y soit pas! Faut pas oublier que les gens qui n'aiment pas les prises taillées ou collées sont entièrement libres de ne pas les utiliser... la vérité c'est que sans sika on devrait faire trois fois plus de kilomètres pour aller se faire plaisir (bonjour l'écologie!), les voies seraient 3 fois plus patinées, et la plupart des grimpeurs (même les extrémistes anti taillage, si si!) se feraient moins plaisir au final. Au final je suis pas sûr que ça aurait arrangé grand monde si on avait supprimé les centaines de bronx et compagnie en échange de qques murs lisses qui n'auraient intéressé que trois pelés et un tondu dans 1300 ans (au mieux!). Après ya forcément des petites erreurs, du dommage collatéral, mais bon ya des problèmes plus graves dans la vie, et au final on peut tous se faire plaisir largement assez, et il reste plein de caillou vierge partout alors pas la peine de pleurer sur le passé!

    "Le sika dans une voie, c'est l'eau dans le Ricard" ;-)

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  4. Salut Laurent,
    Comment vas tu depuis le temps!
    Tu m'apprend que tu n'as pas pris le bidoigt
    taillé à l'auto-foreuse dans périphérique ouest (première prise artificielle dans le 06)?
    ..c'est pour la rigolade, je te taquine.
    Tu as raison, mais quand on à 18 ans, on écoute pas les vieux cons!!

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  5. Salut Rémy,
    Je vois que tu as l'oeil affuté!!!
    C'est vrai qu'UFO est assez sympa dans son genre..
    Bravo pour tes récentes réalisations, cela redynamise les Calanques un peu endormies ces dernières années.
    Je suis tombé sur ton blog récemment,
    il conjugue bien le haut-niveau avec la décontraction et c'est bien varié au niveau
    des styles d'escalade abordés, tout niveaux confondus...du plaisir quoi!!

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  6. il me semble que le débat soulevé par Guillaume est qu'on a taillé sur des lignes qui passent naturellement...

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  7. comment !!! eddy m'aurait menti....
    bon ceci dit y aurait eu un bac, je l'aurais pris... ahahaha...

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  8. Le débat lancé par Guillaume est clairement explicité par Axel...

    Dire que c'est pas bien de tailler là où ça passe naturellement c'est aujourd'hui enfonçer des portes ouvertes...
    Axel rappelle juste que à l'époque ça ne l'était pas et que surtout à l'époque des lignes qui apparaissent évidentes aujourd'hui ne l'étaient pas...
    Quand on équipe depuis prés de 20 ans et que l'on a un peu de recul et d'ouverture d'esprit comme Axel, on se rend bien compte de ça...
    Et cela n'empêche pas de reconnaitre quand même ses erreurs !!!

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  9. Débat hémiplégique, typiquement franco français, qui oublie (inconsciemment ?) de rappeler que lorsque les français, au début des années 80 se sont emparés de l'escalade libre, ils ont jeté à la poubelle tous les questionnements sur l'équipement, le respect du rocher, l'éthique anglosaxonne et est-allemande... Faire un débat sur les prises taillées (ou les traits de magn' par ex) en occultant la question de l'équipement est donc d'une incroyable hypocrisie. En tout cas je voudrais qu'on m'explique lla différence profonde entre tailler un bi arqué sur une falaise sportive et forer un trou au perfo pour y mettre un scellement chimique et visser une broche en acier dedans... Que les français s'interrogent sur cette question de l'équipement à outrance et ses véritables conséquence (démocratisation, surfréquentation, pollutions diverses...)

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  10. Bonjour TL,
    Mon article n'est pas un débat, c'est une analyse descriptive et historique de l'évolution de l'escalade sportive à haut-niveau ces dernières années.
    Le sujet que tu abordes n'à aucun rapport avec cet article.
    Je suis toutefois entièrement daccord avec toi
    sur le phagocytage en France de l'escalade sportives sur d'autres pratiques que nous appeleront en bons franco-francais "TA".
    C'est une grave erreur, car dans d'autres pays, les différentes activités cohabitent parfaitement..en partageant les secteurs par exemple.
    Il y'a une analyse interessante à faire, en tenant compte des différents paramétres : culturel, géographique, historique, mais aussi le support (plus ou moins adapté à une escalade
    "clean")
    Si tu veux faire un article interessant et objectif (de préférence pas agressif) sur ce sujet, n'hésites pas à t'exprimer, je suis sur que Philippe (Nice-climb) ou moi-méme, sommes pret à le publier.

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  11. Un vieux débat stérile d'éthique.
    Il ne faut pas tailler, sikater, boucher, car c'est mal. Mais quelle est la différence entre retoucher une voie et la suréquiper en plaçant un spit tout les 2 mètres avec de solides relais aux sommets des voies ?

    Pour certains, dont je fais partie, la taille des prises et un équipement, déja plaçé, même léger, relèvent simplement de la même chose. Une aide, totalement artificielle, tuant même le principe de l'impossible en suprimant les contraintes imposées dès le départ par une paroi.

    On à trop souvent tendence à oublier que nous nous forgeons une opignon selon le contexte dans lequel nous avons grandis. J'ai toujours eu l'approche "alpiniste" de l'escalade. On ne tombe pas et la protection ne se teste pas, elle fait office de dernière chance. Le 6, pour moi ça commence à être le haut niveau. Après c'est sur.. quand on a un point tout les 2 mètres, c'est pas un souci ! Mais quand ça fait 15 mètres qu'on évolue à vue sans pouvoir plaçer de protection, cela prend une autre dimension.
    Mais aujourd'hui le climat est à la performance, et le mouvement écologique de ces dernières années prône un retour au naturel évident. Alors forcément ce qui n'est pas naturel choque. Ce n'est pas politiquement correct de nos jours.

    Mais il faut penser au contexte, je pense que ce qu'il se dit des voies rafistiolées aujourd'hui, se dira demain de l'équipement surabondant d'aujourd'hui. Mais aujourd'hui personne se rend compte que c'est n'importe quoi (ou non). Mais demain, on pointera du doigt ces voies ou l'équipement est excessif. De la même façon qu'on le fait aujourd'hui avec les prises collées ou taillées.
    Même en escalade, il faut être dans la "mouvance"..

    Je ne sais pas qui est ce Guillaume qui à lançé la polémique, mais je pense que dénonçer ces pratiques aujourd'hui, relève au mieux de la naïveté, et au pire de profonde niaiserie. Mais bon, c'etait une si bonne occasion de passer pour un chevalier de l'éthique !

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  12. Salut VIII,

    Merci pour ton intervention.
    Comme pour TL, je tiens à préciser que l'escalade sportive mérite des sujets qui lui sont propre..depuis la fin des années 80, il me semble que c'est devenu une activité à part entière.
    Je ne crois pas que l'on reviendra en arrière
    concernant le sur-équipement généralisé en France et ailleurs.
    De plus en plus de monde grimpe..
    Monsieur "tout le monde" débute dans des conditions plus que confortable comparé à un grimpeur qui aborde l'activité en 1980...
    Première approche sur mur climatisé,prises confortables et ergonomiques, puis site aseptisé sans marche d'approche avec équipement béton et un point tout les 80 cm..
    Aucune selection!!
    La pratique suit l'évolution de la société..
    uniformisation, consommation,plaisir immédiat sans contrainte..
    Quasi tout le monde est content,
    Les marchands de matos, les fabricants de murs,
    les magazines, la fédé qui rentre des licences,
    les pros...et aussi les gens qui ont désormais accés à une activité sportive qu'il n'aurait pas pratiqué à l'époque ou l'on se décomposait au pied d'un V+ dont la première cornière était à 10 mètres du sol.
    Je crois qu'il faut observer le terrain pour bien s'en rendre compte, les secteurs récents équipés de niveau modéré,avec équipement "école" sont sur-fréquentés..
    les autres falaises plus traditionelles desertées : LE PUBLIC A VOTE !!
    Cette masse de pratiquant ne se pose pas de question, elle n'évoluera pas, le seul but est de se faire plaisir le dimanche aprés-midi sans stress, pourquoi pas?
    Cela n'empecherait pas les autres pratiques de cohabiter si il n'y avait pas ce problème de partage de territoire.
    D'un autre coté rien n'est fait pour valoriser les alternatives, les médias peuvent lancer à petite échelle un phénoméme de mode sans grand impact à mon avis, la fédé veut rentrer des licences à tout prix en misant tout sur la SAE, le sport scolaire et la compétition..
    Les pros depuis des années vont dans ce sens
    en proposant des activités ludo-rentables
    au détriment de la variété culturelle de notre sport...faut bien manger!
    Au mieux, nous arriverons à préserver la variété avec une transmission de l'infos des acteurs de l'activité(topos,site web,articles historiques),des dynamiques locales (le site d'Annot est un excellent exemple) ou en présérvant/rénovant des sites ou des voies
    (Teillon, Verdon, saint-Jeannet dans le 06)
    qui se prétent bien à une escalade traditionelle.
    Au pire, dans 20 ans, nous irons en falaise avec un sac de sport "Adidas" à la main et une serviette autour du cou...L'HORREUR
    Mais soyons optimiste, si l'évolution de masse
    est inéxorable, le présent montre que la polyvalence est encore en bonne santé, la nouvelle génération de grimpeurs et alpinistes
    dans le 06 le prouve!!

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  13. Sinon,
    je n'ai rien contre les "chevaliers de l'éthique" quand ils appliquent leur éhique à eux mémes.Je dois avouer que je les admirerais volontiers si j'en connaissais.
    Contre les prises taillées et les voies retouchées ?
    Contre les spits et les sites sportifs?
    Ces principes sont de véritables sacerdoces
    que peu de gens peuvent assumer sur le terrain.
    Sur le net ou entres amis devant une bière, c'est une autre histoire..

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  14. Bien dit Axel, compliments!
    Et merci encore pour ton travail d'equipeurs qu'il nous a permis de nous amuser pour tant de temps.

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  15. Je suis entièrement d'accord avec toi.

    Et je ne dénonce absolument pas l'escalade sportive, qui, comme tu l'as si bien dit, est devenue une discipline à part entière.

    Mais je ne sais pas si le suréquipement des voies ont fait de ce sport un sport accessible. Cela a permis d'en faire un sport de performance sportive, certes, mais pas particulièrement accessible...
    Avant on pouvait aussi débuter. Mais on ne partais pas dans du 5+ le jour de son initiation, du 3 suffisait amplement !
    Car la différence aujourd'hui, c'est que l'on démarre direct dans du dur... on part en moulinette dans du 5c, alors qu'on en est à sa première sortie escalade. Et on joue avec ses limites, avec la chute, de laquelle on s'approche inexorablement.
    Alors qu'avant on apprenais à évoluer doucement mais surement.
    Pour certains, ce n'est plus de l'escalade, et on peut admettre cette optique, même si l'on ne partage pas cette approche.

    Aujourd'hui le sujet de l'éthique, c'est telle ou telle chose. Mais il y aura toujours quelque chose. La seule manière de faire disparaître le débat sur l'éthique serait de supprimer tout aide non organique et de ne compter que sur sa simple entité comme le faisait Preuss il y à un siècle, en refusant même catégoriquement la corde, la définissant comme le pire crime de l'escalade.

    Aprés est ce que ce serait la solution ? De proposer une escalade élitiste ? exposée ? presque suicidaire ?
    Je ne pense pas, et ce n'est pas ce que j'espère de l'avenir de notre discipline.

    D'ailleurs, je ne suis pas opposé aux rochers écoles. Et encore moins à l'escalade sportive. Mais pas plus tard que Samedi dernier j'ai emmené avec un grimpeur des amis pour une initiation et j'ai forcément été attristé de voir qu'un grimpeur à l'aise dans du 7 perds ses moyens dans un 5c car les points sont à peine plus espacé que sur un mur artificiel !
    Je ne lui demande pas d'être un Bonatti ou un Rébuffat, mais entendre de sa bouche le mot "espacé" pour des points distants de 2m l'un de l'autre, éveille en moi une certaine tristesse.

    Bref je m'écarte, je m'écarte.... mais seulement pour dire que je trouve que l'équipement global aujourd'hui font que parler d'éthique à propos de voies taillées, revèle dans l'ensemble une certaine part de ridicule.
    Car pour certains les spits dans du rocher, sont pire que des prises taillées.
    Pourtant quand ils voient des spits, ils ne se sentent pas obligé de les faire sauter à tout va ou de faire couler de l'encre sur les "assasins de l'éthique".

    Il y à bien assez de falaise pour laisser de la place à tout le monde. Du moment que personne n'empiète sur le territoire de l'autre, il n'y à pas de raisons que la cohabitation se fasse mal. Ces voies taillées, surtout lorsque l'on connait le contexte historique de cette pèriode ne doivent pas nécessairement disparaître ou être boudées car peu politiquement correctes.

    Les missionaires de l'éthique sont des imposteurs. On est toujours un assasin de l'éthique au yeux d'un autre grimpeur.

    N'oublions pas que même des légendes comme Bonatti se sont retrouvés décriés sur le sujet... de l'éthique !


    Site intéressant sinon. A bientôt sans doute !

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  16. Une petite précision sur le site de Figuerolles: le site comporte autant de voies naturelles que de voies taillés, sauf lors de sa sortie sous les flashs de notre magasine favori, seules les voies taillées avaient fait la une et tout le monde ne grimper que dans celle-ci.
    A croire que le choix d'équiper ce genre de voies était le bon;-).
    Je me rappelle de cette grimpeuse du nord de l’Europe qui avait dénigrée les voies officiellement mais que l'on avait vu grimper sur le site pendant une semaine. MDR.
    Perso en tant qu’équipeur je ne le referais plus. Par contre tailler une prise ou deux pour libérer une voie " naturelle" pas de soucis:-)

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  17. Joli débat, déjà vu et entendu... Vive la grimpe et bravo Axel pour ta passion et ta polyvalence...
    Au plaisir de te recroiser au pied d'une falaise.
    Eric D.

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  18. Salut Axel, c'est dommage que tu ne nomes pas Guillaume Lebret. Autant appeler un chat un chat, en plus son site donnera sûrement envie a ceux qui en ont les moyens d'aller revisiter Gréo

    Le sujet est intéressant, mais je pense que tu cherches un peu trop a te justifier, l'énumération de voies bidouillés en devient nauséeuse. Alors qu'il aurait été tellement plus constructif de parler des motivations de quelques équipeurs, comme tu l'a fait honnêtement pour toi. Autres temps, autres pratiques, comme tu le dis l’explosion du niveau des grimpeur rend possible ce qui ne le semblait pas.

    Sur le fond on le sait tous, il n'y a que ceux qui n'équipent pas qui sont critiqués. Équiper c'est souvent un parti pris.
    Rappeler les conséquence des voies bidouillées me semble quand même bien. Ca a le mérite d'ajouter du poids à la réflexion, au moment où on choisit de bidouiller, de passer à côté ou tout simplement de laisser le rocher tranquille.
    Faut il pour autant systématiquement remettre la bidouille au placard quand un larcins permet une belle envolée ? Le débat me parait totalement tranché pour ce qui est de la théorie. Mais dans la pratique il y a sans doute encore pas mal à dire. On trouvera sans doute dans des lignes ouvertes récemment de quoi remettre de l'eau dans le moulin.

    J'espère que tu trouvera mon commentaire assez constructif, car au fond c'est le but. J'espère bien voir la suite traitant de l'histoire locale.

    Bertrand

    PS : Quand au discours de "Faut pas oublier que les gens qui n'aiment pas les prises taillées ou collées sont entièrement libres de ne pas les utiliser", c'est aussi malin que "c'est pas grave de mettre des spits dans une voie TA, il n'y a qu'a pas les clipper".

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